Les dragons de nos vies
"Tous les dragons de notre vie sont peut-être des princesses qui attendent de nous voir beaux et courageux. Toutes les choses terrifiantes ne sont peut-être que des choses sans secours, qui attendent que nous les secourions."
Rainer Maria Rilke
La méditation c’est rencontrer la vie toute entière, ses nuits comme ses lumières. : C'est inventer un nouveau rapport aux difficultés de la vie. Souvent face aux dragons qui nous font peur ou nous angoissent nous adoptons deux attitudes :
1- S’appuyer sur la volonté pour la maîtriser, pour gérer l’angoisse.
2- L’évitement, la fuite.
Ces deux attitudes ne fonctionnent pourtant pas, d’une part parce qu’elles nous privent de la rencontre avec nos émotions et d’autre part parce qu’elles nous empêchent d’être qui nous sommes vraiment. Pourtant beaucoup de courants du développement personnel nous poussent en ce sens, nous demandant de voir la vie en rose, d’être positif en toutes circonstances, même lorsque nous sommes au fond du trou… Quel poids et sur nos épaules et quelle culpabilité lorsque nous n’y parvenons pas. D’autres propositions à la mode nous invitent à nous évader par n’importe quel moyen : voyages, divertissements, jeux, alcool, sexe…
La méditation nous propose une autre attitue: Etre présent et être présent ça vaut le coup !
Pour peu que l’on soit suffisamment curieux et alerte pour voir ce qui se déploie dans le présent vivant. Méditer c’est entrer dans l’expérience directe de la vie sans crispation, sans se battre contre elle. Il s’agit de mettre de côté notre besoin de contrôle et de réussite pour accueillir avec douceur ce qui se présente. On ne « fabrique » pas du calme en repoussant ce qui nous dérange, cela reviendrait à se faire la guerre. Simplement on laisse être, sans commenter, sans juger, en ancrant notre attention dans les sensations, corporelles, le souffle, les sons … et à chaque fois que nous remarquons que notre attention s’évade, nous revenons en douceur sur l’ancrage de celle-ci dans les sensations.
Méditer c’est tout simple … mais pas facile, cela réclame du courage. C’est le chemin qui va nous permettre d’accueillir notre douleur et d’entrer en amitié avec soi et de nous relier au monde avec clarté. Rencontrer tout ce qu’habituellement on ne s’autorise pas à reconnaître et à prendre dans nos bras: La présence.
Si pendant la pratique nous avons envie de dormir, si nous sommes tendus, impatients, crispés cela ne veut pas dire que nous pratiquons mal. Ce qui est important c’est de saisir le contraste entre les moments de présence et les autres.
A bientôt
Franck PLÜSS
04/10/2020